On ne va quand même pas plaindre les entrepreneurs qui semblent récolter les louanges de leurs utilisateurs, des investisseurs, de la presse pendant un temps… Evidemment j’adore quand un mec à New York me raconte que sa fille ne peut plus se passer de DICE pour découvrir de nouveaux concerts et sortir avec ses amis. Que dire des jeunes qui t’arrêtent parce que tu portes une casquette BeReal pour te demander comment tu l’as eue… Et c’est génial de s’associer de nouveau avec des entrepreneurs à succès comme Solomon Hykes, Rachel Delacour ou Antoine Martin.
Mais c’est comme la recette d’un soufflé au Grand Marnier, c’est superbe sur le papier, il n’y a plus qu’à suivre les instructions et le tour est joué. Vas-y, essaye de faire un soufflé au Grand Marnier, de battre tes blancs en neige juste comme il faut mais pas trop non plus, de glisser la petite goute de vinaigre blanc au bon moment, de faire monter le tout sans que ça redescende une fois sorti du four.
Recette d’une bonne boite…
Super team, complémentaire, véloce, avec le bon esprit.
Lucidité, sens des priorités.
Développement produit rapide et sans bavure.
Rencontre avec son marché, tranquille…
Rendement de la fonction commerciale au top.
Croissance, expansion, rentabilité tout ça…
Tu veux du sucre glace sur ton soufflé ?!
L’entrepreneur, son quotidien c’est les emmerdes. Et quand il célèbre une victoire, rapidement il faut se ravitailler pour la prochaine bataille. En plus, le marché est contre toi, les pessimistes et les cyniques font la loi, parce que les statistiques sont en leur faveur… La grande majorité des startups créées n’auront pas les rendements espérés vis à vis du capital investi. La course est le plus souvent perdu d’avance.
Mais pourquoi courent ils alors ? Parce que tu peux pas gagner si tu joues pas et parce que tu progresses dans cette course folle, qu’elle te mène ou pas à la victoire ! Et le progrès c’est la vie.
Vous savez ce qu’on dit… L'optimiste invente l'avion, le pessimiste les parachutes. Des citations de ce genre il en existe des centaines. Moi la seule raison pour laquelle je suis optimiste, c’est parce que je pense qu’on se meurt plus vite dans le pessimisme, et que j’ai envie de vivre longtemps :) Ca ne veut pas dire que parfois je ne suis pas anxieux, angoissé ou sous pression, et encore plus quand il s’agit des plus belles boites de notre portefeuille.
En revanche, être optimiste, si on n’est pas lucide, c’est complètement con. L’optimiste, c’est quelqu’un qui choisit de mettre sa bonne volonté, son envie, sa bonne humeur au service de ce qu’il faut accomplir, ce n’est pas quelqu’un qui pense que l’eau froide c’est bon pour la circulation quand le Titanic coule ! Ce n’est pas une personne qui se réjouit d’une victoire en pensant que le reste c’est du bonus ! Ce n’est pas une personne qui regarde les papillons voler ou prend un Lexomil quand le mur arrive en face !
Et si tu me demandes ce qui m’angoisse chez un entrepreneurs que je le vois préparer son soufflé au Grand Marnier, ça se résume à peu de choses en fait…
L’attitude… Les entrepreneurs qui commencent à prendre la confiance après une levée de fonds, quelques milestones, un peu de reconnaissance, ceux qui font semblant d’écouter et s’en convainc, ceux qui perdent leur humilité, leur gentillesse, leur gratitude, ceux dont l’attitude tout simplement change mais ne se bonifie pas.
L’entourage… Les entrepreneurs qui peinent à s’entourer des bonnes personnes, ceux qui recrutent les profils qui les arrangent sous couvert d’excuses fallacieuses, ceux qui n’osent pas remanier leur entourage quand il atteint ses limites, ceux qui ne prennent pas la responsabilité de l’échec ou du manque de réussite
La Lucidité… Les entrepreneurs qui minimisent les ratés, ceux qui sont trop optimistes alors que les éléments tangibles manquent, ceux qui pensent qu’il suffit d’un milestone pour débloquer une situation, ceux qui prédisent le futur en regardant le passé, ceux qui pensent qu’ils savent…
Evidemment il y a mille choses qui constituent le profil d’un entrepreneur. Mais la marque des meilleurs entrepreneurs de notre portefeuille et avec lesquels collaborer procurent beaucoup de plaisir, c’est ceux dont on sent qu’ils ont les idées clairs sans se raconter d’histoire, qui savent s’entourer et parfois prendre des décisions difficiles à cet égard, et enfin dont l’attitude se bonifie avec le temps :)
Si t’as pas de Grand Marnier, paaaaaasse le Courvoisier.
C’est tout ce que j’ai trouvé ;)
Jongler entre :
écouter son coeur comme moteur tout en entendant le cerveau comme raison,
écouter son instinct, voir et interpréter les signes envoyé par l’univers, tout en regardant avec pragmatisme l’environnement (forces faiblesses opportunités menaces)
laisser sa créativité étudier le champs des possibles, tout en choisissant l’angle adéquat correspondant au marché cible
On en revient encore une fois aux paradoxe, les maîtriser c’est tout un art
Pas sûr de comprendre pourquoi regarder le passé pour s’aider à prédire l’avenir serait une erreur. La base de l’entreprenariat, c’est d’apprendre. D’apprendre de ses succès pour accélérer grâce à la modélisation que les métriques passés permettent de déduire de manière plus fiable. Mais aussi d’apprendre de ses échecs pour ajuster, savoir ce qui ne marche pas pour progresser et infine, espérer réussir. Y’a peut être un truc que j’ai pas capté dans ton post sur ce point la ?